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mardi 18 avril 2017

10 Mai 1940 à Suippes.

                   à Suippes Septembre 2016
        L'association "les Amis du vieux Suippes "
       présidé par Mr Jean Noêl Oudin a fait édité
      (pour devoir de mémoire) Un ouvrage relatant
  :la journée où Suippes a été affreusement bombardé .
                 Ce livre a été prèfacé par :
Mr Hervé Chabaud président de l'Asso "Marin la Meslée"























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      Au début de la "campagne de l'ouest d'Hitler"
     Au moment où l'exode de tous nos villages commençait
           pour fuir,la menace Allemande qui approchait.
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  Je vous transmets un témoignage: Celui d'une survivante de ce
 Vendredi noir où  44 civils et 30 militaires ont trouvé la mort
                               ainsi que 150 blessés

















        Pourquoi Suippes?  petite ville de 5000 habitants
      Ce ne fut ni le camp militaire,ni le terrain d'aviation
 camouflé sur la route de Chalons avec ses "Curtiss Hawk 75
               qui furent visés, mais la population.
             Ce carnage ne dura que vingt minutes
              mais une éternité pour les survivants.

     Témoignage de " Hélène Favillier  Mon 10 mai 1940"
     C'était le mois de Marie avec ses célébrations mariales
               à l’Église: saluts et chapelets vers 17 h30
          Ce jour là j'étais à l’église car j'avais 11ans et la
     semaine suivante je faisais ma première communion.
  j'étais seule de l'équipes des filles à assister à cette prière
 ce que Soeur Marie Raphaêl déplorait,mais O combien on
       en a remercié Dieu par la suite. Deux enfants Cousin
 frère et soeur de Gérard Cousin ont été tués devant l'église..
    à 17 h 25 : un bruit énorme!,une poussière suffocante!
C'est alors que ma grand mère  Valèrie Favillier s'est précipitée
     sur moi et nous sommes sorties toutes les deux en courant
se tenant par la main.; Le bombardement venait de commencer.
Avec les autres fidèles nous sommes sorties pour nous réfugier
      dans le corps de garde à coté de l’église,alors habité par
l'appariteur garde champêtre Mr Rochon . Nous voulions nous
mettre à l'abri dans sa cave.....mais ne voyant rien à cause de
la poussière,nous sommes sorties pour nous allonger le long
      de l'ancien bâtiment des pompiers, ma grand mère me
protégeant toujours. Je me souviens alors, qu'avant de sortir
de l’église j'ai levé les yeux et j'ai vu le ciel.La toiture était
 déjà tombée . Il n'y a eu ce jour aucun mort,aucun blessé
dans l’église malgré l'effondrement de la voute...Après de très
longues minutes, me relevant,j'ai remarqué un trou d'éclats
d'obus dans la chanlatte au dessus de ma tête. J'avais bien
entendu un" BLING" plus proche de moi et un peu plus fort,
             mais au milieu de tout le vacarme des bombes...
Pendant ce temps , mon petit frère Marcel,enfant de choeur,
avait pris le temps de retirer son aube et son surplis dans la
sacristie et était parti dehors pour rejoindre la Carpière où nous
habitions.Un soldat l'a poussé à l'abri dans une bouche d'égout
 et lui a mis son casque sur la tête: Honneur à ce militaire!
Puis toujours avec ma grand mère nous sommes parties
au travers des jardins( le Crédit agricole,la maison Raimondi
ainsi que les autres habitations à coté,la place des grands cours
où se déroule la fête n'existait pas encore,tout cet espace
n'était que jardins)  .Pour rejoindre La Carpière nous avons dû
enjamber des décombres: des blessés que ma grand mère
réconfortait en leur promettant du secours et aussi des corps
morts dont ceux de la famille Thevenet et de Mme Thierry
la femme du cordonnier au 5 quai de la Carpière
Pendant ce temps, maman et papa,Eugènie et Pierre Favillier
ainsi que mon oncle Louis Mathieu(faisant parti de la défense
          passive) s'affairaient au secours des blessés et des
morts de la Carpière..(Il devait y avoir 4 ou 5 morts et blessés
dont la petite Thévenet qui,lorsque mon père a ramassé son
petit corps sans vie a perdu une de ses jambe sectionnée
                               par un éclat d'obus.
Papa a aussi ramassé les viscères des gens de cette famille.
Mon oncle Louis en a été malade pendant deux jours.
Maman demandait toujours à papa si il voyait encore le clocher
de l’église ,et pour cause...Moi et mon frère y étions dans cette
                            Eglise St Martin.
Le feu avait pris au coin de la Carpière et de la Surginerie
chez Mr et Mm Gaillard,chiffonniers et ferrailleurs,papa a
essayé de sauver leur cheval,mais sans succès  (Mm Gaillard
pendant ce temps s'était trouvée empêtrée sous des ballots de
vêtements de chiffons et n'y voyant plus,appelait  à l'aide.)

Papa a abattu le chien de Mr Machet ( le père de Jean Noêl
         qui se trainait lamentablement les boyaux à l'air
    Arrivées toutes deux ma grand mère et moi à la Carpière
nous avons donné l'alerte pour secourir les pauvres victimes...
Hèlas,si certaines étaient encore vivantes lors de notre passage
           elles étaient toutes mortes à l'arrivée des secours.
Nous sommes descendues dans la cave du café pour nous mettre
à l'abri avec les autres habitants de la Carpière ,il y avait les
 soeurs Paulette et Alberte Corplet qui soutenaient leur
 grand mère mourante sous ses bras et toute la famille Mathieu
La cuisine était éventrée,dans le jardin tous les murs lézardés
Nous avons vécu avec ce qui restait pendant quelques jours,
         couchant dans la cave du café sur des planches
                         juchées sur des tonneaux.

       Hélène termine son témoignage par ces mots
               "Pas facile de raconter tout cela,
tout ce que j'ai senti et ressenti pendant toute cette période";

                 Et comment je la comprends......
Un grand merci à toutes ces personnes qui ont bien voulu nous
  ouvrir leur cœur en nous confiant ces douloureux souvenirs.

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   J'ai trouvé ce livre (que je n'aurais pas connu autrement)
   à notre petite Bibliothèque villageoise, rue du Berceau
       Depuis sa création (environ 15 ans) elle vient de
                déménager pour la troisième fois .
  Elle s'est réfugiée dans le local des pompiers qui lui ont
  prêté un espace d'au moins 20 mètre carré,trés agréable
      qui en fait un lieu de vie pour le lundi après-midi .
  Cette petite bibliothèque bénéfice bien sur d'un service
       de prêts des bibliothèques de Suippes et Chalons




 


















C'est Agnès Richomme qui L'avait mise sur pied, au moment de
           sa retraite d'institutrice(il y a 15 ans environ)
              voulant continuer ,mais plus doucement
                     son service auprès des enfants
Merci Agnés et bonne retraite
















Aujourd'hui c'est Marie Odile de Carvalho et jacqueline Triquenot
qui la conduisent aidées d' Anne-Marie Marie-dominique
Isabelle, Josette les bénévoles ,Et Brigitte notre Maire.




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